Quelle grande question que je me suis souvent posée : Accoucher avec ou sans péridurale ? 

C’est une question légitime que chacune d’entre nous peut se poser. Hésitante, entre la peur de la douleur et l’envie de la soulager d’une part et l’envie de mettre au monde son bébé de la façon la moins médicalisée possible d’autre part. 

Je vous l’annonce tout de suite : j’ai pratiqué les 2. Un accouchement sous péridurale pour Gahbriel et un sans péridurale pour Lyahm. Je vous raconte ces 2 expériences totalement différentes dans cet article. 

Nous avons l’immense chance dans notre pays, d’avoir le choix même si l’option sans est un peu plus compliquée à mettre en place. 

La péridurale

La douleur fait partie de nos vies Elle est liée à notre existence, que ce soit une douleur physique ou mentale. Et l’homme cherche à l’apprivoiser. De fait, la péridurale est un des moyens pour soulager la douleur de l’accouchement. 

En France, la péridurale est arrivée dans les années 70. Il y a en fait très peu de temps. Avant cela, les femmes faisaient sans… 

Pratiquer une péridurale, consiste à injecter un anesthésique local avec une aiguille dans l’espace péridural qui se situe entre les vertèbres et la dure-mère. Elle permet de soulager les douleurs provoquées par les contractions lors du travail et par le passage du bébé lors de l’accouchement. 

Tout d’abord quelques chiffres : en France près de 80% des femmes accouchent sous péridurale. Il me semble que c’est en partie parce que nous sommes mal informées. De plus, nous sommes peu accompagnées si nous choisissons de faire autrement. En outre, c’est entré dans les mœurs que l’accouchement est un acte médical. 

Alors qu’aux Pays Bas, seulement 5% des femmes accouchent avec péridurale et 30% accouchent à domicile pour leur premier enfant. Au Japon, le recours à la péridurale reste rare car il coûte trop cher. Finalement c’est à chaque pays, son approche. 

L’accouchement est un événement majeur qui fait partie de la vie et son appréhension est différente en fonction de la culture et des possibilités du pays. 

Un accouchement sous péridurale

Ma 1ère grossesse 

J’ai hésité longtemps entre être suivi dans une maternité à l’hôpital ou accompagnée par une sage-femme avec un accouchement en plateau technique si tout se passe bien. 

En effet, j’avais très envie, comme beaucoup d’entre nous, de vivre un accouchement rêvé, une grossesse épanouie, … D’un autre côté, je mourrais de peur de ne pas réussir, envahie de questionnement sur la douleur et au-delà de ne pas être une bonne mère. 

Photo de sonia enceinte à la plage

J’ai beaucoup cherché, me suis beaucoup renseignée auprès d’amies, de mamans, … Et je dois dire que la pêche aux renseignements n’a pas été très facile. 

Aussi, à force d’insister, j’ai eu le contact d’une sage-femme qui pratiquait l’accompagnement global. 

Malheureusement, elle n’était pas disponible pour me suivre et je dois dire que son ton ainsi que ses propos ne m’ont pas encouragé à poursuivre mes recherches. 

En outre, certaines personnes de mon entourage me recommandaient d’être suivie dans un hôpital. Car c’est plus sûr disaient-elles en cas de problèmes. 

La maternité 

Aussi, par manque de soutiens, d’informations sur les accouchements moins médicalisés, j’ai décidé de m’inscrire dans une maternité de niveau 3 d’un hôpital public. 

De ce fait, j’ai été suivi pendant la grossesse dans cet hôpital. J’avais chaque mois rendez-vous avec un gynécologie obstétricien. Il contrôlait le bon déroulement de la grossesse et me faisait remarquer que je prenais un peu trop de poids selon lui. 

Ensuite, j’ai suivi les 7 cours de préparation à la naissance qui sont remboursés par la sécurité sociale. Ils permettent notamment d’informer les futurs parents sur le déroulement de la grossesse, de l’accouchement. Mais aussi, sur la péridurale, l’accueil et les soins du bébé ainsi que l’allaitement. 

J’ai eu la chance de vivre une grossesse merveilleuse, en pleine forme, sans maux et de pouvoir continuer mon continuer mon métier de danseuse jusqu’au bout. Je me souviens d’avoir même assisté à un concert la veille de la naissance de Gahbriel. 

Haptonomie et autres aides 

En plus du suivi classique, mon homme et moi avons suivi quelques séances d’haptonomie. 

Celles-ci nous ont vraiment permis d’apprendre à communiquer avec bébé et de nous retrouver tous les 3. Elles nous ont aussi rassurés sur l’accouchement. En outre, de permettre à mon homme de me soutenir vraiment pendant l’accouchement avec des mouvements précis. Enfin, d’accueillir notre bébé à sa naissance par un rituel de présence et de présentation au monde. 

A côté de cela, j’ai beaucoup lu. J’ai consulté tous les classiques sur l’accouchement et les petites pépites plus rares. 

Enfin, comme vous le savez peut-être, j’ai beaucoup dansé, et cela m’a vraiment été extrêmement bénéfique! 

Le jour J 

Il y a eu plusieurs jour J en fait ! Effectivement, un matin je me réveille avec des douleurs bien vives mais qui sont assez espacées. Lors de la préparation à la naissance, la sage-femme nous a expliqué quand il fallait se rendre à la maternité. 

De ce fait, je continue ma journée en restant attentive aux signes. Je vais faire des courses, je vais à un rendez-vous pour présenter les spectacles de ma Compagnie, … 

Vers 15 heures, les douleurs s’intensifient, …je me mets à danser pour me soulager et cela fonctionne bien. A 18h je préviens mon homme qu’il est temps d’aller à la maternité. 

Nous arrivons à la maternité, une sage-femme m’ausculte et le col n’est pas ouvert…aussi elle nous conseille de rentrer. 

C’est alors que nous décidons d’aller boire un verre en attendant, de manger au restaurant malgré les contractions qui sont très intenses. Puis de retour à la maison, je me remets à danser. 

Pendant que mon homme se repose un peu, je prends un bain, je danse, … Vers 00h00, j’ai vraiment trop mal et nous décidons d’y retourner. 

Cette fois, c’est une autre sage-femme qui nous reçoit, elle m’annonce que la poche des eaux est percée et que la 1ère fois on aurait dû me garder. Ceci explique les fortes douleurs. 

A partir de ce moment, on nous installe dans une salle de travail dans laquelle on vient nous voir toutes les 30 minutes en me demandant à chaque fois si je veux la péridurale. 

Je demande un ballon sur lequel je continue de danser. Mon homme essaye de m’aider comme il peut… A partir du moment où je perds les eaux, on me colle au lit avec un monitoring. C’est à partir de là que cela devient extrêmement difficile. Nous aurions aimé la présence rassurante d’une sage-femme et qu’elle suive mon désir d’accoucher sans péridurale… 

La péridurale  

Aussi, vers 9h00 du matin, à bout de force, je demande la péridurale. Je dois avouer qu’après 18 heures de contractions c’est un vrai soulagement ! Même épuisée, je me mets à rire à nouveau avec mon homme car nous vivons un moment extrêmement fort : la naissance de notre enfant. 

La sage-femme qui m’aide à mettre au monde Gahbriel est superbe. Très à l’écoute de nos envies, elle me laisse me positionner comme je le souhaite et nous accompagne avec beaucoup de bienveillance. Elle me laisse toucher les cheveux de mon garçon quand sa tête sort. Puis, elle me dirige pour le sortir complètement. Ensuite, elle nous laisse pour nous permettre de rester tous les trois quelques instants. Nous rentrons chez nous 3 nuits plus tard. 

Le 2ème accouchement sans péridurale

Même si tout s’est très bien passé pour la naissance de Gahbriel. Nous avons eu le sentiment mon homme et moi, d’avoir été laissé seuls, de nous sentir perdus, pendant un long moment. 

L’accompagnement global  

Aussi, pour cette 2ème grossesse, nous voulions être accompagnés au plus près et si possible avec la même personne. 

Cette fois, ce fût possible et nous avons choisi l’accompagnement global par la même sage femme qui allait nous suivre pendant la grossesse, l’accouchement et pendant les suites de couche. 

Dès que je l’ai rencontrée je me suis sentie en confiance, soulagée, …nous allions être véritablement accompagnés ! Quelle chance ! Je lui ai fait part de mon envie d’accoucher dans un endroit moins médicalisé et sans péridurale. 

Cette fois encore, j’ai vécu une grossesse idéale et je suis persuadée que la danse y a beaucoup contribué ! 

Photo de Sonia à la plage dans l'eau

A partir du 8ème mois, elle venait en consultation à domicile : c’était royal. En effet, ça permettait à Gahbriel (notre 1er enfant), d’être encore plus inclut dans le processus de la grossesse et de la venue de son petit frère. 

De la même manière que pour la 1ère grossesse, j’ai dansé pour mon travail mais aussi à la maison, pour mon bébé et moi. Et, quelques jours avant d’accoucher, j’ai tourné dans un film, le rôle d’une danseuse, … 

Le jour J 

Dans la nuit, j’ai été réveillé parce que j’ai perdue du sang. J’ai immédiatement appelé la sage-femme qui est disponible 24h/24 quand approche l’accouchement. Elle m’a rassurée et m’a demandé de la tenir régulièrement informée. Un simple coup de fil m’a permis d’être tranquille et surtout de pouvoir dormir afin d’être en pleine possession de mes moyens pour le lendemain. 

Quand elle repasse le lendemain matin, elle m’examine et nous annonce que c’est le grand jour. Aussi, nous prenons nos dispositions pour faire garder Gahbriel. 

RDV à la maternité 

Elle nous donne rendez-vous à 14h 30. Le temps de s’installer dans la salle nature que nous avions visité au préalable. A 15h, les choses s’accélèrent. La douleur devient extrêmement intense. Je me glisse dans la baignoire de laquelle je ne sortirai qu’après la naissance de Lyahm. Julie, la sage-femme me guide sur la façon de respirer. Elle m’explique aussi les étapes, là où j’en suis, le temps approximatif qu’il reste. 

En bref, elle ne nous quitte pas d’une semelle et c’est un vrai soulagement !! Au moment de la phase de désespérance, elle m’explique ce que c’est et que c’est tout à fait normal. Cela signifie que le bébé va bientôt arriver. A ce moment précis, je me suis dit que je n’allais jamais y arriver. Je perdais pied dans la douleur et le fait de respirer et d’être accompagnée par la sage-femme et mon homme me permettait de tenir. De plus, je pensais au bébé que nous allions bientôt rencontrer. 

Ensuite, au moment très intense du passage, elle nous a de nouveau décrit la situation et le fait de savoir ce qui se passe aide vraiment. Sans la péridurale, je sentais tout ! Je sentais que mon bébé allait arriver. 

Une heure et 15 minutes plus tard, la petite tête de Lyahm apparaissait. Je suis sortie de l’eau juste après sa venue au monde. Puis nous nous sommes installés un très long moment tous les 3 sur un immense lit afin de nous rencontrer en vrai pour la 1ere fois. Je pouvais bouger sans péridurale et c’était super de sentir mes jambes ! C’était « presque » comme s’il ne s’était rien passé. Nous sommes sortis 2 nuits plus tard. 

Mon sentiment 

Je suis tellement heureuse d’avoir vécu ces 2 accouchements de la façon dont ils se sont passés. Le petit trio que nous étions à chaque fois a bien géré la situation, du mieux que nous pouvions. 

Je vous avoue que j’ai une petite préférence pour la sensation sans péridurale tout de même ! Mais il faut dire que ce sont 2 accouchements qui ne sont pas comparables tant au point de vue de la durée que de l’accompagnement, … 

De toute façon, on fait comme on peut, en fonction de la situation, … Le mieux est ce qui nous parait être le mieux pour nous il me semble. 

J’espère que ce récit vous a plu. Je serais heureuse de connaitre vos avis, vos témoignages, …juste dans les commentaires en dessous. Merci ! 

Enfin si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager ! Ce sera un super coup de pouce. 

Merci et à très vite ! 

Sonia☆☆☆ 

Photo de sonia duchesne debout regard vers le haut

Crédit photos : Jean-François Chapuis 

5 réponses

  1. Chapeau pour ton accouchement sans péridurale, moi ouverte à 3 il me la fallait absolument, j’ai beaucoup souffert malgré une grossesse en or et accouchement de rêve!!! Juste un petit regret pour moi c’est de ne pas avoir plus(+) senti mon bébé descendre:/ mais c’était un accouchement comme j’en rêvais????

    1. Bonjour Emilie, un grand merci pour ton message. C’est vrai que c’est extrêmement difficile cette douleur. Pour pouvoir sentir son bébé descendre sous péridurale il faut que celle-ci soit vraiment peu dosée, je n’ai pas eu cette chance non plus pour le 1er.

  2. Merci beaucoup Sonia pour ton article. De belles expériences à lire et de bons conseils. J’ai de petites larmes en te lisant 🙂

    1. Merci à toi Flora pour ton gentil message 🙂 Moi aussi en l’écrivant j’ai eu de grosses larmes qui ont coulées. Des larmes de joie 🙂

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