Lydia est la jolie maman de Louis. Elle nous livre son témoignage : il était une fois un bébé. Louis et Lydia viennent au cours de danse maman/bébé depuis 10 mois. Ils ne ratent presque jamais une séance.

J’ai rencontré Louis tout petit et maintenant je le vois crapahuté dans la salle, sur les tapis,…et danser bien entendu ! Quand à Lydia, elle est toujours sourirejoyeuse: elle aime danser. On apprécie vraiment de se retrouver et de partager ces moments précieux.

Je remercie infiniment Lydia ( c’est le 5ème témoignage) et toutes les autres mamans de livrer sur le blog leur précieux récits. C’est un vrai cadeau qu’elles nous offrent, un partage inestimable.

Cela permet aux futures mamans de découvrir le récit d’accouchement au travers de témoignages, aux mamans qui ont accouché de s’identifier ou de connaître d’autres expériences… Et tout cela est fait dans la générosité, le partage et la bienveillance.

Maintenant, je laisse la parole à Lydia :

Témoignages 5 : Il était une fois un bébé

Voici mon récit écrit. Il est personnel et n’incite personne à faire tel ou tel choix d’accouchement !! J’ai longtemps hésité à le partager car je reste médusée sur les RS. Ce sont des formidables outils pour apprendre, partager et s’entraidermais ce sont aussi de véritables outils de destruction par les paroles 😕. 

Mais Boon, on ne peut pas se protéger de tout ! 

 

Il était une fois un bébé...

Un beau jour nous venons au monde, sans bien trop savoir pourquoi, ni comment, nous arrivons ».

Et bien moi je le sais. Maman m’a conté l’histoire de ma naissance 

C’était un samedi. C’était l’été indien. Il faisait beau et un peu frais. C’était la veille de mon terme (enfin plutôt le terme de la grossesse de maman).

Donc ce matin-là, je me sentais prêt à venir. Maman avait fait une séance d’acupuncture la veille pour « ouvrir la voie» (je n’ai pas trop compris laquelle mais bon). Les dernières visites à la maternité l’avaient agacées, je le sentais. On lui demandait à chaque fois si elle souhaitait un déclenchement ! Pourtant maman avait choisi la maternité avec soin, en bonne chef de projet, elle les avait listées, comparées et notées ! Celle de Saint-Cloud était sortie 1ère et maman avait hâte de tester sa salle nature !! Mais ce qu’elle ne savait pas c’est que je ne lui laisserai pas cette opportunité 😉.

Samedi 8 septembre

Alors revenons à ce samedi 8 septembre. Papa et maman s’étaient levés tranquillement et avaient décidés de déjeuner en terrasse. Moules / frites pour papa et dorade / purée pour maman. A la fin du repas, maman se sentait un peu fatiguée … son corps était en train de se préparer !

Le « travail » a commencé vers 15h30. Maman a senti les vagues (les contractions) arriver. Elle a décidé de se relaxersur son ballon de pilâtes et d’attendre patiemment que le travail avance un peu, afin d’être plus peinards à la maison ! Écouteurs vissés aux oreilles elle a commencé ses exercices de relaxation.

Car maman voulait que notre rencontre soit la plus naturelle possible. Dès qu’elle avait appris qu’elle était enceinte, elle s’était documentée, avait lu, avait échangé afin de savoir comment un accouchement se passait, quelles étaient les méthodes envisageables, quel accompagnement était proposé … et elle avait écrit son projet de naissance. Papa lui faisait confiance et n’était pas du tout inquiet. Après 3 précédentes naissances il était rodé à l’exercice ! Il ne comprenait pas trop pourquoi maman ne voulait pas de péridurale mais il se disait qu’en « bonne » Calédonienne qu’elle était, maman accoucherait avec un morceau de bois entre les dents !

La préparation

Donc maman s’était préparée afin de vivre l’accouchement qu’elle souhaitait. Il y avait eu des séances de sophrologie pour la respiration, du yoga prénatal.(Je vous reparlerai une prochaine fois de ce fabuleux centre ORIGYN où maman a été et qui nous a permis de faire de la danse et du yoga maman/bébé après ma naissance). Mais aussi de l’aquagym et quelques séances d’ostéopathie pour l’exercice et la préparation du corps. Et enfin, ce que maman a adoré faire : des séances d’auto-hypnose. Bref cela nous a fait un planning chargé quelques mois, et il a fallu jongler avec son travail, mais maman a réussi à s’y tenir avec brio. L’été est ensuite arrivé et cela lui a permis de se reposer et surtout de recharger ses batteries. (Et heureusement car elle n’aurait jamais imaginé que je pourrais continuer à me réveiller très souvent, chaque nuit, 10 mois après ma naissance … 👼🏻).

Ma naissance approche

Donc, fin de l’été, retour à Paris et à ma naissance qui approche. Les valises pour la maternité étaient prêtes, ma chambre montée et tout le nécessaire en place (vous aurez compris que ma mère aime son métier de chef de projet). « Anticiper un maximum pour gérer l’imprévu » c’est sa maxime ! Même notre chien Happy avait un jouet qui l’attendait sagement pour le jour de notre rencontre et un Whisky était emballé pour le retour de papa. Au cas où, après toutes ces émotions, il aurait envie de se faire un petit apéro solo 🥃🤷🏼‍♂️

Le travail

Bon je reviens à l’essentiel : ma naissance.
Cela fait une heure que le travail a commencé, les contractions sont rapprochées de 5mn. Finalement ça se gère plutôt bien, maman est détendue et continue de faire ses exercices.

16h30. Ça commence à tirer sérieusement et la douleur est plus vive. Maman décide de prendre une douche mais la douleur est forte et elle abrège vite. Elle se met en position latérale dans le lit ce qui lui permet de souffler, de relâcher et de détendre son corps. Papa l’aide à soulager ses reins car les douleurs viennent de là. Elles sont fortes et rythmées mais maman garde en tête qu’elle doit respirer et utiliser les techniques de visualisation apprises.

le départ pour la maternité

17h30. Il est temps de partir à la maternité. Les contractions arrivent toutes les 2mn, elles sont plus longues. La descente des 2 étages et la traversée de la rue se font dans un brouillard. Tout comme les 20mn vers la maternité. Maman crie à l’arrière de la voiture, elle a la sensation qu’un mini-vampire est en train de lui broyer les os (moi je pense qu’elle a seulement trop regardé Twilight).

Arrivée à la maternité

17h50. Arrivée devant les urgences de l’hôpital. Papa se gare devant et accompagne maman à l’étage de la maternité. Nouvelle contraction. Maman se met à 4 pattes pour mieux la gérer. Papa doit vite aller garer la voiture. O, la sage-femme qui aidera maman à me mettre au monde, lui demande de s’allonger pour l’examiner. Verdict : « Vous êtes à 7. Nous allons directement en salle de naissance ». Pas de salle nature (dédiée uniquement à la préparation). Juste le temps de faire une péridurale mais maman n’en veut pas. Elle s’est préparée pour ça. Elle veut vivre cette naissance comme elle l’a imaginé.

En salle de naissance

Il est 18h10, papa nous a rejoint en salle de naissance. Il y a O. et une aide-soignante, E. Les habitudes ont la vie dure, ce sera la position gynécologique pour accoucher ! Mais maman s’en accommode, elle changera de position s’y jamais elle en ressent le besoin. On lui propose du gaz mais le masque l’empêche de respirer normalement et de se concentrer sur sa respiration de la vague. Ce sera sans.

La visualisation

Maman perd la notion du temps. Le contact et la voix de papa l’aide à respirer et à visualiser mon arrivée. Elle est au bord de l’eau, sur cette petite plage en Nouvelle-Caledonie. Il fait beau, chaud et le soleil lui caresse la peau. Elle est assise sur le sable et regarde le mouvement incessant des vagues. C’est rythmé et apaisant, une force tranquille. Puis, elle me voit au loin, un petit bouchon de liège que chaque vague rapproche du rivage. Alors elle continue de respirer, à chaque vague, et reprend sa respiration avant la prochaine. La douleur est présente, elle la submerge parfois mais maman fait confiance à son corps. Ses lectures lui ont fait comprendre que le corps humain est quand même bien fait ! O. dit à maman de pousser mais maman a du mal à le faire, elle ne ressent pas la contraction. Et puis maman craint de lâcher un peu trop ses sphincters 😉. Mais il faut lâcher prise, plus son corps se crispera et plus ce sera douloureux.

Ma naissance

Je descends doucement jusqu’au périnée, maman le sent, c’est intense ! O. commence à voir ma tête, elle demande à maman de pousser ! Avec une voix plus impatiente. Elle craint que le cordon me coupe la respiration. Alors maman attend la vague et elle souffle vers le bas, elle me guide vers la sortie. Ma tête passe enfin. Encore quelques poussées et mes épaules suivent, une à une, puis le reste de mon corps. La poche des eaux vient en même temps et me voilà dans les bras d’O.

Et puis c’est enfin le contact physique avec ma maman. Sa peau, son odeur, sa voix, ses mains. J’ai froid mais à son contact je me réchauffe vite. Je suis enfin arrivé à bon port. J’entends la voix de papa, qui est resté là, à nos côtés, qui a accompagné maman et qui lui a tenu la main même lorsqu’elle la broyait.

Il était une fois un bébé

Il est 19h07 et je suis arrivé dans la vie de mes parents. En douceur, sans complications, rapidement. Mes yeux grands ouverts regardent déjà l’environnement qui m’entoure. Je suis déboussolé mais confiant, contre le corps de maman. Tout occupé à notre rencontre, dans notre bulle, nous ne faisons pas attention qu’O. est en train de nous priver d’un moment précieux. Elle n’a pas attendu que le cordon cesse de battre, elle l’a déjà coupé. Sans rien demander. Par elle-même. Tout est arrivé si vite, maman est un peu hagard et elle ne réagit pas. Papa n’a de yeux que pour moi et ne voit rien.

Mais déjà on se remet dans notre bulle. Papa prend des photos. Je suis si fatigué. Alors, je ferme les yeux sur maman. Je crois qu’O. s’occupe de maman qui a eu une déchirure. C’est une warrior ma maman mais elle me dira par la suite que les points de suture étaient beaucoup moins douloureux que le passage de ma tête ! Je veux bien la croire je n’étais pas trop à l’aise dans ce passage étroit !

Mais que ce passe-t-il ? Je suis soulevé de ma maman, je ne sens plus son corps, sa chaleur. Je suis placé sur un truc bizarre, tout froid. Heureusement j’entends la voix de papa toute proche. « 2,960kg » je ne sais pas trop ce que ça veut dire mais tout le monde semble content. Puis on me pose sur un truc rêche, je n’aime pas ça du tout, je fais la grimace, je pleure. A priori O. vérifie et fait des tests pour confirmer que je suis en pleine santé. Elle m’essuie pour enlever le méconium et le placenta. Je veux juste ma maman. Je n’aime pas être loin d’elle.

La tétée

Et puis enfin on me replace sur son ventre et on me dirige vers son sein. Ce sein nourricier qui va tellement me donner dans les mois à venir. Ce sein que je vais téter sans relâche, jour et nuit, par tous les temps, à toute heure, dans un lit, dans un canapé, dans un train, dans un avion, dans l’eau, sur un banc public, devant mon père, mes frères, mes grands-parents, ma famille, les amis, le monde. Ce sera mon refuge pour mes premiers mois de vie. Quand j’aurais faimsoif, quand j’aurais peurmal, quand j’aurais envie de dormir, de me réveiller en douceur, quand j’aurais besoin du contact de ma maman.

La porte se referme enfin et nous sommes seuls, papa, maman et moi, et nous profitons de ces moments pour commencer doucement cette nouvelle vie à trois.

Je m’appelle Louis et je suis né ce samedi 8 septembre, en même temps que ma maman.

Merci Lydia et Louis pour ce fabuleux récit !!! C’est magnifique.

C’est à chaque fois remplie d’émotions que je découvre, lit et relit ce précieux moment de vie.

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3 réponses

  1. Waouw Lydia… pas du tout mon projet de naissance à moi, carrément l’inverse, mais c’est si beau et si bien écrit ! Merci pour ce joli partage !

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