Anaïs est la maman de deux enfants. Elle a vécu un accouchement classique pour la naissance de son premier enfant, puis elle a choisi un accouchement naturel ou physiologique pour donner naissance à son deuxième bébé.

Récit d'accouchement

Elle vous raconte tout dans cet article et partage avec vous ces moments si précieux et si forts. Parce que c’est important d’être informé pour pouvoir se préparer au mieux. Bien entendu chaque accouchement est unique, c’est pourquoi le blog rassemble plusieurs témoignages de mamans afin de vous aider au mieux !

Le fabuleux récits d'Anais

Elle explique ces deux accouchements dans un premier temps puis adresse le récit de son accouchement à son bébé Zélie 

femmes enceinte dans un champs

@yoannphotographe 

Accouchement classique

Mon premier accouchement s’est passé de manière très classique : en maternité, avec péridurale, monitoring en continue et allongée sur le dos. Je garde bien sûr un souvenir magique et inoubliable de ce moment, ces premiers instants où l’on découvre le visage de notre bébé, ce regard intense et un peu surpris qui vous fixe, la peau à peau, cette odeur si particulière qu’on pourrait ne respirer qu’elle et la première tétée… Du bonheur à l’état pur !

Accouchements physiologique

J’avais besoin pour mon 2èmebébé de ressentir cette expérience incroyable qu’est la naissance d’un enfant, en accouchant de manière la plus naturelle possible. Lors de ma première grossesse je n’étais pas du tout informée sur les différentes méthodes d’accouchement possibles, mes seuls repères étaient ceux véhiculés par les films/reportages type babyboom et les cours de préparation classiques. Une amie m’a alors raconté le récit de son accouchement totalement naturel bien qu’en maternité, et ce fut le déclic : bien que déjà inscrite dans une grande maternité niveau 2, à 5min de chez moi, j’ai décidé à presque 6 mois de grossesse de changer d’approche. 

Accompagnement global

Tout comme Sonia, je me suis tournée vers l’accompagnement global. Et c’est Julie, une sage-femme incroyable, passionnée par son métier et d’une douceur infinie qui m’a suivie pendant tout le reste de ma grossesse, le jour Puis chez moi.

Quelle aventure extraordinaire j’ai vécue ! Cela fait bientôt 6 mois maintenant, mais les souvenirs sont encore si présents dans ma tête, dans mon corps… 

Accouchement de reve

J’ai eu un accouchement de reve et très naturel, tout en douceur, dont voici le récit :

« 39 SA. Cela fait quelques jours maintenant que je me sens prête à t’accueillir. Depuis le passage chez l’acuponctrice qui m’a conseillé d’arrêter de réfléchir pour faire « redescendre mon énergie ».

Le 23 septembre, un dimanche, nous décidons de partir nous balader en forêt. Il ne fait pas très beau, nous enchainons vent, pluie et quelques éclaircies. 

Ton grand frère et moi ramassons des marrons, des glands, faisons la course. Je me sens bien physiquement, j’ai une fin de grossesse très agréable, je suis en forme, je dors bien et n’ai pas mal au dos. 

Mentalement également je suis bien. Cette grossesse a été l’occasion de faire un certain cheminement afin d’appréhender ta venue de manière beaucoup plus naturelle et physiologique. J’ai beaucoup lu et me suis renseignée sur les alternatives aux protocoles classiques, afin de vivre en pleine conscience mon accouchement et ta rencontre

Les premières contractions

Le soir, lors du diner, je ressens quelques douleurs dans le bas ventre, assimilables à des douleurs de règle. Je ne m’inquiète pas et me dis que ce n’est sûrement pas ça. Nous nous couchons. Vers 2h30, je ressens une première contraction. Je me rendors et 10 minutes plus tard, une nouvelle contraction arrive. Alors, je souris mais ne m’emballe pas pour autant. Je surveille l’heure et ressens à nouveau 3, 4 contractions espacées de 10 à 12 minutes à chaque fois.

Ça y est, je décide de me lever et vais m’assoir sur mon ballon. Encore 4 contractions identiques, pas très douloureuses mais assez fortes pour ne pas être confondues avec autre chose. 

Le bain

C’est alors que je vais me faire couler un bain, pour voir si le travail s’arrête. Je préviens ton papa qui émerge de son sommeil un peu sonné. Nous devons prévenir tes grands-parents car ils mettront 1h pour venir et s’occuper de ton grand frère. Il est trop tôt pour les appeler selon moi, je préfère filer dans mon bain et attendre de voir comment évoluent les contractions.

Une fois dans l’eau, je me sens très bien, apaisée. J’attends un peu et ne ressens plus de contraction. Après 30 minutes, je les ressens à nouveau, et celles-ci s’accentuent une foi sortie de l’eau. Je préviens à nouveau ton papa « je pense que c’est pour aujourd’hui… ».

La sage-femme

Alors, j’essaie de joindre notre sage-femme, pour la prévenir mais je tombe sur son répondeur. Nous prévenons tes grands- parents pour qu’ils se préparent. Je m’installe à nouveau sur le ballon et commence à souffler longuement dès qu’une contraction arrive. C’est douloureux mais supportable, je peux encore parler. Je finis par avoir Julie au téléphone. Elle évalue mon état et me conseille d’attendre encore à la maison et de nous donner rdv pour 7h30 max à la maternité, sauf si les contractions ont évolué en intensité, rendant la douleur plus difficile à supporter.

Les vagues de contraction

Les vagues de contraction s’enchainent, j’essaie de retourner me coucher pour me reposer mais la position allongée devient vite insupportable. 

Du coup, je retourne sur mon ballon, seule position qui me permet d’apaiser la douleur grandissante dans le bas de mes reins, et m’installe face au canapé, le coussin d’allaitement contre ma tête. 

Rituel

Je commence à vocaliser lors des contractions, pour atténuer leur impact. On commence à rassembler les affaires et la valise et tes grands parents arrivent. Ton grand frère dort toujours, il est 6h du matin. Je mange un peu de riz et m’installe dans les contractions qui augmentent progressivement en intensité… Je finis par demandes des massages à ton papa dans le bas du dos car la douleur devient trop dure à supporter seule. Il me masse à chaque vague très vigoureusement. Je vocalise de plus en plus fort, sous le regard bienveillant (quoi qu’un peu étonné ?) de tes grands-parents. 

Le jour J

Le départ

Il est 6h45, ton papa me dit qu’il faut y aller, il se rend bien compte que la douleur est difficile à supporter. Ta grand-mère m’aide à mettre mes chaussures et lorsque je me retrouve en position debout, la douleur augmente encore et me paralyse. Je m’effondre en larmes à 4 pattes et me dis que je n’arriverai jamais jusqu’à la voiture.

Puis, j’attends que la contraction passe et marche pliée en deux jusqu’à l’ascenseur. Nouvelle contraction, je m’accroupie contre l’ascenseur et vocalise dans le couloir… J’ai la sensation que les contractions s’accélèrent dès que je suis debout. Je marche quasi accroupie jusqu’à la voiture et m’installe à l’arrière, à genoux face au dossier. Nouvelle contraction. La voiture démarre et nous partons. J’essaie de me vider la tête et de ne pas réfléchir au temps de trajet ni à l’arrivée des prochaines contractions. Je ferme les yeux et mes vocalises se transforment rapidement en beuglements de vache… Sans les massages de ton papa, c’est réellement douloureux et la position n’aide pas.

La maternité

Image d'une salle d'accouchement avec lit, baignoire...

Enfin nous arrivons à la maternité, il est 7h15, nous avons mis 15 minutes. Je me lève et sors de la voiture, et suis immédiatement submergée par une nouvelle contraction qui m’oblige à m’accroupir contre la rambarde d’accès à la maternité. Des personnes m’observent en train de vocaliser. Je n’y fais pas attention. 

Ensuite, nous entrons dans la clinique et prenons l’ascenseur jusqu’au 4èmeétage. Nouvelle contraction, je m’effondre en pleurs à 4 pattes à la sortie. Nous sommes accueillis par une sage-femme qui me dit que Julie est en chemin. Elle nous installe dans la salle nature et fait couler l’eau du bain. On m’apporte un ballon et je m’installe dans la même position qu’à la maison, face au lit d’accouchement, le coussin d’allaitement contre ma tête. Ton papa me « masse » le bas du dos (à grands coups de poing) à chaque nouvelle vague.

Julie arrive et me prévient qu’elle va devoir écouter le bébé et m’examiner. Elle me demande de m’allonger sur le dos. Mais, cela me semble totalement impossible de supporter les contractions dans cette position… Heureusement, elle installe très rapidement le monito, ce qui me permet de me tourner. Je suis allongée sur le côté lorsqu’une nouvelle contraction arrive. C’est trop dur, je ne peux tenir plus longtemps allongée. Julie me dit que ce n’est pas grave, je peux enlever le monito et elle m’examinera plus tard. 

Le bain de la maternité

Très vite, je demande à entrer dans le bain, seul endroit où je pense pouvoir gérer cette douleur si puissante dans mes reins. Julie valide, je me plonge dedans et pousse un long soupir de soulagement… 

Quel bonheur après toutes ces douleurs ! La prochaine contraction arrive, mais apaisée par l’eau chaude et aidée par les massages de ton papa, je la supporte en vocalisant plutôt bien. Je me rends bien compte que l’intensité des contractions est redescendue grâce au bain. Je m’installe à genoux dans l’eau et me vide l’esprit. Nouvelle vague, je vocalise… Julie attend la fin de la contraction pour me poser une voie au niveau du bras, au cas où une perfusion serait nécessaire. C’est assez gênant car désormais je ne peux plus mettre ce bras dans l’eau… 

Le travail s’accélère

J’enchaine sur un rythme contractions/vocalises/massages du dos/détente… Ton papa me masse la tête entre les contractions, c’est très agréable et cela me permet de me déconnecter complétement, sans réfléchir aux prochaines contractions ni à la suite des événements… Je n’ai aucune notion du temps. 

La poussée

La contraction qui arrive est alors différente, lorsque l’intensité atteint son maximum, je ressens l’envie incontrôlable de pousser. J’informe Julie, et mes vocalises se transforment en cris de poussée sans que je ne puisse rien y faire.

Julie me rassure, c’est normal, c’est ton bébé qui arrive, tu dois lui faire de la place. Chaque nouvelle contraction est désormais accompagnée de ce besoin incontrôlable de pousser. Malgré cela,  j’arrive encore à me détendre entre les contractions, qui s’enchainent toutes les 2/3 minutes (c’est Julie qui m’informera de cette régularité plus tard, sur le moment je n’ai aucune notion du temps). 

La désespérance 

Finalement, j’arrive à un stade où ni vocalises ni massages ne m’aident, je me dis que c’est trop dur, je ne vais pas y arriver.

Julie intercepte le message et s’installe face à moi. Je suis toujours à genoux dans la baignoire, m’agrippant de toutes mes forces au rebord à chaque contraction/poussée. Julie donne à ton papa et à moi une dose d’homéopathie que je place sous ma langue. 

La prochaine contraction est extrêmement violente et m’oblige à changer de position dans le bain : le besoin de pousser est tellement fort que je me mets accroupie. Julie me dit que c’est très bien, je dois garder cette position. 

Mais alors la sensation d’écartèlement est tellement forte que je hurle et tente de me remettre à genoux. Julie me demande de maintenir cette position accroupie, elle prend mes mains, me regarde droit dans les yeux et me dit : « ton bébé est là, à la prochaine contraction il va sortir. Tu dois l’aider en bloquant ta respiration pour pousser. Je vais protéger ton périnée ».

La délivrance

Alors je la regarde sans vraiment la voir et essaie d’assimiler ce qu’elle vient de me dire mais ne comprends pas… Mon bébé, déjà là… ? Ton papa vient se positionner derrière moi pour m’aider à me maintenir accroupie. La prochaine et dernière contraction arrive beaucoup trop vite, je ne suis pas prête ! Mon cerveau reprend alors le dessus, je panique et la sensation d’écartèlement et de douleur est tellement intense que je me bloque, je n’y arriverai pas, dis-je en hurlant au désespoir ! Je ressens alors un « ploc » d’un seul coup : la poche des eaux qui te maintenait en place et servait de coussin lors des contractions a fini par céder. 

La naissance 

Tout s’enchaine à la vitesse de l’éclair à partir de là : je hurle, m’agrippe à ton papa de toutes mes forces et ferme les yeux pour tenter de m’échapper à cette sensation. Julie me dit « ouvre les yeux, ton bébé est là, la tête est sortie » Non, non, impossible me dis-je.

Puis Julie m’informe que le premier bras est sorti… et tout le reste de ton corps sort en même temps… Julie te place immédiatement contre moi. Tu es là mon bébé… Je ne réalise pas et m’effondre en larmes… Larmes à la fois de soulagement intense et de joie indescriptible. Je ne peux pas m’arrêter… Tu es là, sur moi, si petite, si parfaite ! 

Tu es la

Bébé venant de naitre tétant le sein de sa mère

Je reste quelques instants avec toi dans mes bras, assise dans la baignoire, en t’admirant et en me reconnectant tout doucement avec la réalité. Je réalise à quel point mon esprit s’est mis dans un état second ces dernières heures…

Puis, je finis par me lever pour sortir de la baignoire, sans difficulté avec toi contre moi, toujours reliée à moi par ton cordon qui bat. Je me dirige vers le lit, m’allonge tranquillement et te propose le sein pendant que Julie m’examine. Tu ne tardes pas à le trouver…

Le peau contre peau

Et c’est parti pour 2h de peau à peau et tétées ensemble, c’est magique… Quelques instants après ta naissance, et sans aucune douleur ni effort, le placenta sort. Nous pouvons alors couper le cordon et c’est ton papa ému qui s’en charge. Voilà, tu es là ma petite fille, bien au chaud au creux de mes bras… Nous sommes désormais prêts pour une nouvelle vie à quatre . »

Merci

J’aimerais terminer ce récit en remerciant plus qu’infiniment notre sage-femme Julie, qui a rendu possible cet événement à jamais gravé dans nos mémoires. 

Je souhaitais être responsable de mon accouchement et le vivre en pleine conscience. Je n’aurais pu imaginer plus bel accouchement que celui que j’ai vécu… Tout ce que je souhaitais a été respecté, sans même avoir eu besoin de le préciser dans un projet de naissance.

Le moins d’actes médicaux possibles (monitoring en intermittence, éviter au max la position allongée sur le dos, pas d’accélération du travail chimique ou mécanique…), pas de péridurale et le moins d’examens possibles. 

Finalement, Julie ne m’aura même pas examiné, ce qui m’a permis de réellement lâcher prise sans aucune notion de temps ou d’évolution « mesurée » du travail. 

En outre, j’ai pu me désaltérer quand je voulais, utiliser le ballon et profiter au maximum de la baignoire. Je n’imaginais pas pouvoir accoucher dans l’eau, et pourtant !

Les petits plus d'anais

Enfin, je souhaite à toutes les femmes de connaitre et vivre un accouchement comme je l’ai vécu, car même si la douleur est bien présente et parfois quasi insurmontable, ce bonheur si intense de ressentir l’arrivée de son bébé, cette force insoupçonnée, cette puissance ressentie n’a pas de prix.

Je ne peux que vous recommander de vous écouter : renseignez-vous, lisez des récits d’accouchement ou le très bon livre d’Ina May Gaskin, « le guide de la naissance naturelle » (ma bible pendant toute ma grossesse, une mine d’informations pour appréhender en toute confiance le Jour J). 

De plus, n’hésitez-pas à rédiger un projet de naissance à partager avec bienveillance au corps médical. 

Et surtout faîtes-vous confiance, notre corps est plein de ressources 

 Je remercie infiniment Anaïs pour ce très très joli et émouvant récit. J’ai pratiquement vécu les mêmes accouchements. Pour tout vous dire, sans nous connaître, nous avons accouché les 2 fois au même endroit. Et c’est aussi Julie qui m’a accompagné pour donner naissance à mon fils dans cette même baignoire de cette même maternité

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A très bientot !!

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12 réponses

  1. Merci Anaïs. C’est un récit d’accouchement qui permettra aux femmes d’envisager ce moment sacré comme doux et merveilleux. Souvent, quand on parle d’accouchement, on s’imagine la douleur et tout ce qui s’en suit. Les témoignages « positifs » manquent souvent à l’appel. Tu apportes ta pierre à l’édifice avec ce joli témoignage alors merci pour ça.

    1. J’ai hâte de découvrir le tien Lydia 😉 et pour n’en rater aucun , tu peux aussi t’abonner au podcast :)))))
      Sonia Danse Prénatale

  2. Merci pour ce beau témoignage. Il montre que la douleur peut être vécue très différemment de ce que véhicule les médias et l’inconscient collectif… elle peut être un guide. En l’accueillant, on peut la dépasser et se découvrir des capacités insoupçonnées ! Un beau récit pour donner envie de tenter l’aventure !!

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